Échos du deuxième congrès mondial de la Miséricorde
Du 1er au 5 octobre 2011 à Cracovie-Lagiewniki, avec 200 participants français, dont une cinquantaine venant de la région lyonnaise, nous nous sommes rendus au 2ème congrès mondial de la Miséricorde, à Lagiewniki, sanctuaire proche de Cracovie, consacré par Jean-Paul II à la Divine Miséricorde.
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Ces jours de rencontres, de prière, d’enseignements et de témoignages ont réuni environ 2500 personnes, venues d’Europe, d’Afrique, d’Amérique et d’Asie, d’Australie et d’Océanie, des hommes et des femmes venus de 69 pays, ayant parcouru d’énormes distances pour pouvoir entendre à nouveau le message de la Miséricorde et offrir leur témoignage au monde.
Ce voyage a tout d’abord été un pèlerinage sur les traces de Jean-Paul II dans cette belle ville de Cracovie, cœur spirituel de la nation polonaise, découverte sous un doux soleil d’automne.
Proche de Cracovie, le sanctuaire de Lagiewniki où avait lieu le congrès se trouve près du couvent où le jeune Karol Wojtyla -alors travailleur à l’usine de Solvay- s’arrêtait pour prier et entendait parler de sœur Faustine, qui avait vécu ici peu avant. Il la canonisera plus tard, devenu pape, comme témoin du message de la Miséricorde pour notre temps.
Le congrès s’est ouvert samedi 1er octobre 2011, et c’est le cardinal Dziwisz, archevêque de Cracovie et ancien secrétaire particulier de Jean-Paul II qui a accueilli les participants en nous rappelant que la Miséricorde est le second nom de l’Amour et nous montre son aspect le plus profond, c’est-à-dire la capacité illimitée à pardonner. Nous croyons, a-t-il dit, que le Christ a confié à Sainte Faustine son message de Miséricorde en un moment historique très difficile- entre la première et la seconde guerre mondiale- où l’humanité traversa de terribles épreuves, dont les camps de concentration et le goulag sont les tristes symboles. Sœur Faustine nous rapporte la parole de Jésus : « l’humanité ne trouvera pas la paix, jusqu’à ce qu’elle se tourne avec confiance vers ma Miséricorde. » (Petit Journal § 300).
Grâce à Faustine et au Bienheureux Jean Paul II, ce message est devenu un message d’espérance pour l’humanité durement éprouvée par deux systèmes totalitaires et en même temps « un pont qui peut nous conduire au IIIème millénaire » (JP II), un signe du temps pour l’humanité perdue dans le matérialisme et une invitation renouvelée pour l’homme d’aujourd’hui à accueillir le Christ ressuscité à la suite des apôtres.
Parmi les différents intervenants de ce congrès, on peut citer Mgr Ziolek, archevêque de Lodz (PL) qui nous a parlé de sainte Faustine secrétaire et apôtre de la Miséricorde Divine, du Cardinal Nycz, archevêque de Varsovie qui a évoqué la place de la Miséricorde divine dans l’enseignement de Jean-Paul II. Le cardinal Barbarin nous a parlé de la Miséricorde au cœur du Magnificat.
Le cardinal Schönborn, archevêque de Vienne et président du congrès, a, quant à lui, présenté un autre témoin de la Miséricorde de Dieu pour notre temps, Sainte Thérèse de Lisieux. Pour Thérèse, explique t-il, « la petite voie » est celle de l’offrande à l’amour miséricordieux..
Le cœur du message de Thérèse, de sa petite doctrine, est dans le paradoxe entre, d’un coté, la conscience de sa petitesse, de sa pauvreté, et la grandeur de l’Amour qui suscite en elle des désirs infinis, de l’autre coté. La petite voie de Thérèse nous enseigne qu’il nous faut aimer notre pauvreté, notre néant, avancer dans la confiance, pour que Dieu soit Dieu dans notre vie et qu’il nous transforme en flamme d’amour.
Plus tard, dans l’église Sainte Croix de Cracovie, le Père Patrice Chocholski a souligné devant les pèlerins de langue française, que le monde d’aujourd’hui qui parait réfractaire à la présence de Dieu n’était pas insensible à l’expérience de la Miséricorde. Parce qu’elle n’est pas figée, mais relationnelle, la Miséricorde nous aidera à porter le Christ ressuscité à nos contemporains, à condition que nous nous retournions chaque jour vers le Christ, pour recevoir son Amour et, passer nos façons de voir, de faire... au crible de la Miséricorde.
La richesse de ce congrès a été également de nous permettre d’entendre des hommes et des femmes d’origines très diverses, témoignant que la Miséricorde avait transformé leur vie (un musulman du Kosovo, un prêtre anglican, une mère de famille du Congo, un haltérophile français, Sr Marie Simon Pierre, guérie de la maladie de Parkinson par l’intercession de Jean Paul II).
Dimanche 2 octobre, sur la grande place du marché de Cracovie, la communauté du Cénacle, a présenté, devant plusieurs milliers de personnes, le magnifique spectacle « Credo », racontant en image et musique une histoire du salut de la Création à la résurrection. La communauté du cénacle réunit des hommes et des femmes sortis de l’enfer de la drogue et de l’alcool par la prière, le travail manuel et la vie communautaire. Leur mise en image joyeuse du spectacle laissait transparaitre leur rencontre personnelle avec l’amour miséricordieux.
Un autre temps fort a eu lieu lundi 3 octobre lorsque, avec les participants au congrès, nous nous sommes rendus au camp d’Auschwitz- Birkenau pour un temps de mémoire et de prière. « En voyant l’énormité du mal commis en ce lieu, nous ne voulons pas tomber dans le piège de l’impuissance et de la vengeance, mais nous venons ici pour écouter la voix de Dieu. Nous espérons qu’il va remplir nos cœurs d’une vraie espérance qui nous aidera à être constructeurs de paix dans nos familles et dans le monde. » (extrait du livret de prières du congrès).
Avant la clôture du congrès nous nous sommes rendus le mardi 4 octobre à Wadowice, ville natale de Jean Paul II où il a vécu ses années d’enfance jusqu’à la fin du lycée. Là, sur la place du marché, devant l’église paroissiale, s’est tenu un temps de prière œcuménique. En faisant l’expérience de la foi de Jean Paul II qui éprouvait de la joie quand il s’arrêtait pour prier avec nos frères et sœurs des autres communautés chrétiennes, nous sommes venus entendre la parole de Dieu et prier avec nos frères orthodoxes et luthériens, demandant à Dieu la grâce de la véritable espérance. »
Le cardinal Schönborn a présidé la messe de conclusion du deuxième congrès apostolique mondial de la Miséricorde, le mercredi 5 octobre au sanctuaire de Lagiewniki. Le but des congrès, a insisté le cardinal autrichien, est de « rendre toute l’Église plus consciente et plus motivée par le mystère de la Miséricorde divine dans toute sa mission. » Un appel a ainsi été adressé à Benoît XVI par les participants du congrès : « dans la perspective du prochain synode de 2012, les délégués ont proposé au Saint Père de faire de l’apostolat de la Miséricorde Divine le chemin privilégié de la nouvelle évangélisation. »
Une ecclésiologie de miséricorde
Le cardinal Schönborn a évoqué de ce que sainte Thérèse pouvait nous apporter à travers son regard sur l’Église, en nous entraînant vers une ecclésiologie de la Miséricorde.
Sainte Thérèse nous rappelle que l’Église est toute en dépendance du Dieu d’Amour et mue par l’Esprit d’Amour. Cela nous ramène à la pauvreté essentielle de l’Église qui ne peut rien s’attribuer, même les biens spirituels. C’est une Église de « sauvés » qui tient au fil de la Miséricorde. Une Église invitée à se rendre à la table des pécheurs sans la moindre trace de jugement ou de sentence, mais dans l’attitude de Jésus et du Père plein de Miséricorde qui l’a envoyé. C’est l’attitude de Thérèse, qui se sait miséricordiée par un amour de prévenance. C’est aussi l’attitude de l’Église, qui aime les pêcheurs de l’Amour rédempteur de Jésus.
Cette ecclésiologie de la Miséricorde est missionnaire car seul l’amour peut attirer. La personne humaine se découvre aimée et capable d’aimer. Ce que reprend le cardinal Rylko en disant : «la nouvelle évangélisation, c’est ouvrir les cœurs humains pour qu’ils accueillent l’amour miséricordieux.»
Hélène et Thierry Poncet
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Photos : D. Bouteaud - T. Pizzinato - M. P. Rousseau
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